Marie-José Imsand, Lausanne, BSN Press, 2016.
Pour commander ce livre : Alphil | Payot | Amazon
par Francis Richard.
Défi Premier roman.
Plusieurs personnages se côtoient dans « Le musée brûle », premier roman de la peintre lausannoise Marie-José Imsand. Musicien, photographe, peintre, plasticienne: les différentes formes d’art se côtoient, s’entrechoquent ou s’évitent dans « Le musée brûle ». Tout cela, sans oublier la figure tutélaire de feu Pablo le musicien – et l’omniprésence des livres chez David, lecteur du philosophe Alain.
« Le musée brûle »? Il y a certes un incendie au musée dans ce roman; mais la rencontre entre des artistes ne peut-elle pas être incandescente aussi, au figuré? Dans ce roman, les artistes se frottent, sans que n’éclate, ou si peu, un flamboiement créatif, au niveau de l’histoire du moins: en fin de roman, chacun retourne à ses occupations, enrichi par cette tranche de vie, et Cyan, définitivement une belle personne, retourne en Roumanie. L’auteure, de ce point de vue, boucle la boucle en reprenant, vers la fin du roman, l’image initiale du café soluble dilué dans de l’eau chaude du robinet.
L’écriture a de quoi surprendre, se construisant de manière naturelle et brute, elle balade le lecteur et le déroute parfois, même si l’histoire avance de façon cohérente. Elle passe de la troisième à la première personne sans crier gare parfois, laissant au lecteur le soin de négocier le virage. En fil de récit, cependant, quelques indications apparaissent, donnant des pistes. Et l’écriture, compacte, laisse libre cours au vécu et aux ressentis des personnages – des choses qu’ils expriment comme ils les pensent, comme ils les vivent, sans artifices.
Marie-José Imsand, Le musée brûle, Lausanne, BSN Press, 2016.