Plus de dix ans d’interviews réunies par Marie-José Imsand
dans un livre de quarante pages aux éditions Si
Commande : mjimsand@gmail.com, 15 frs
Extraits
» La grâce peut faire douter tellement c’est fort.Chez les artistes, elle vient dans un certain état d’humilité et de doute. La grâce ne va pas avec la perfection, c’est une émotion qui se passe en toi et que tu ne peux maîtriser. C’est un mélange indéfinissable. Ce n’est pas la perfection : elle tuerait la grâce. Par moment, le doute peut être tellement fort que l’artiste ne maîtrise plus la technique. C’est quand on ne maîtrise plus la perfection que la grâce peut prendre le dessus. C’est avec le sentiment de ne pas être bon que l’on devient le meilleur.
Quand l’amour arrive, il est toujours bouleversant, comme le printemps. Il y a eu l’hiver, tout était blanc, et tout d’un coup arrivent les perce-neige. C’est un moment extraordinaire. L’hiver est fini. On ne peut pas expliquer comment elles repoussent la neige pour croître. Quelque chose s’est produit dans la terre. L’amour qui arrive chez un être est pareil. Il arrive de l’intérieur comme un tremblement de terre qui n’est pas maîtrisable, personne ne contrôle l’amour. L’amour, ce n’est pas une question d’âge, je dirais même que plus on avance et plus on le vit, plus on ressent et plus c’est beau.
Le doute est nécessaire, il arrive comme une énorme vague, et puis il te prend, il faut que tu t’habitues, que tu l’avales, que tu te sèches, que le temps se calme. Laissons la place aux mystères dans l’amour et dans la souffrance. »
» La sublimation permet d’attraper des mirages : je me promène dans la campagne, il y a de la brume et j’aperçois un arbre dessiné, tellement beau. Je m’approche, il a disparu, il y avait un arbre, mais il est devenu banal. La sublimation est un mirage. On ne sublime pas d’un jour à l’autre, il faut le temps »
Marcel Imsand
Biographie
Marcel Imsand